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Évaluation d'une entreprise : les différentes méthodes

Eve GERMAIN
24.9.25

Pourquoi évaluer une entreprise avant de la vendre ?

Avant de céder son entreprise, il faut répondre à une question cruciale : quelle est sa valeur ? Le but de l'évaluation d'entreprise est d'identifier les atouts et les faiblesses de votre entreprise et de faire les ajustements nécessaires afin d'augmenter sa valeur. Il est donc préférable de procéder à cette évaluation très en amont de votre projet de cession.

L'évaluation porte sur des critères et des éléments objectifs :

  • la santé financière de l'entreprise,
  • la clientèle,
  • les fournisseurs,
  • le marché,
  • la concurrence, etc.

L'estimation de valeur obtenue servira de base de discussion lors des négociations sur le prix avec le repreneur.

Alors que les méthodes d'évaluation reposent essentiellement sur le passé de l'entreprise, le prix que le repreneur est prêt à payer tiendra compte des perspectives futures de l'entreprise. Le repreneur prêtera notamment attention aux éléments suivants :

  • un bon taux de croissance « organique » (c'est-à-dire de bonnes performances enregistrées par l'entreprise avant la cession),
  • la présence plus ou moins forte de l'entreprise à l'étranger,
  • un business plan clair et compréhensible,
  • une valeur d'actifs certaine (par exemple, si l'entreprise bénéficie d'une certaine image de marque auprès de ses clients).

1) Les méthodes patrimoniales : la valeur “comptable”

Elles consistent à analyser ce que possède et ce que doit l’entreprise. On évalue ses actifs (immobilisations, stocks, trésorerie) et on retranche ses dettes.

Exemple : une société de transport possède un parc de camions d’une valeur nette de 800 000 € et des dettes de 200 000 €. La valeur patrimoniale sera donc de 600 000 €.

Ces méthodes donnent une base solide mais ne reflètent pas toujours le potentiel futur.

2) Les méthodes de rendement : la valeur “économique”

Ici, on se projette : combien l’entreprise peut-elle générer de bénéfices dans les prochaines années ?
On se base sur ses résultats passés, ses prévisions et ses perspectives de marché.

Exemple : un cabinet médical dont le chiffre d’affaires progresse régulièrement et dont la clientèle est fidèle aura une valeur plus élevée que celle qui découle uniquement de ses équipements.

Ces méthodes sont très utilisées par les repreneurs car elles traduisent la capacité de l’entreprise à financer son développement… et à rémunérer son futur propriétaire.

3) Les méthodes comparatives : la valeur “de marché”

Elles consistent à comparer votre entreprise à d’autres, similaires, récemment vendues. On regarde les multiples (ex. : valeur/EBE, valeur/chiffre d’affaires) pratiqués dans le secteur.

Exemple : si, dans votre région, des boulangeries se vendent généralement autour de 80 % de leur chiffre d’affaires annuel, cela donne une indication sur la valeur de la vôtre.

4) Et en pratique, comment faire en 2025 ?

En réalité, aucune méthode n’est parfaite. La plupart du temps, les experts croisent plusieurs approches pour donner une fourchette de valeur.

En 2025, l’évaluation tient aussi compte de nouveaux critères :

  • la digitalisation de l’activité,
  • l’impact environnemental et les engagements RSE,
  • la capacité à attirer et fidéliser les talents.

Car ce sont des éléments qui comptent de plus en plus dans les décisions des repreneurs.

En résumé

Évaluer une entreprise, ce n’est pas seulement faire des calculs. C’est mettre en lumière ce qui fait sa force, anticiper les objections d’un repreneur et se préparer à négocier.

L’idéal est de réaliser cette évaluation en amont de la cession, avec l’aide d’un expert-comptable ou d’un conseiller spécialisé. Vous gagnerez en crédibilité et vous optimiserez vos chances de vendre au bon prix.

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