
Comment bien préparer sa retraite lorsque l’on est indépendant
Quand on est indépendant, on pense souvent à gérer son activité au quotidien : clients, trésorerie, charges… et la retraite passe au second plan. Pourtant, plus on anticipe, plus on se donne de chances de maintenir son niveau de vie une fois l’activité arrêtée.
Voici les bonnes pratiques pour préparer sereinement sa retraite quand on est travailleur non salarié (TNS).
1) Comprendre les réformes et nouveautés 2025
Assiette unique pour les cotisations sociales
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les TNS (hors micro-entrepreneurs) cotisent sur une assiette unique pour l’ensemble des contributions sociales y compris retraite, maladie, etc.
- Cette assiette dérive de votre revenu professionnel (chiffre d’affaires net des charges) après un abattement forfaitaire (26 %) ou appliquée selon des seuils liés au PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale).
- Objectif : simplifier, assurer plus de clarté, et améliorer les droits sociaux (retraite de base et complémentaire).
Réforme des retraites : âge légal et durée de cotisation
- Âge légal : il est progressivement relevé, pour les générations nées à partir de 1968, à 64 ans pour une retraite sans décote.
- Durée de cotisation : pour avoir une retraite à taux plein, il faudra cotiser 43 ans (soit 172 trimestres) d’ici 2027.
- Retraite progressive : possibilité, à partir de 60 ans (dans certains cas depuis septembre 2025), de réduire son activité tout en percevant une fraction de retraite.
2) Les régimes de retraite obligatoires et leurs spécificités
Régime de base
Les indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) cotisent à un régime de base obligatoire, géré par la Sécurité sociale des indépendants (SSI, intégrée au régime général depuis 2020).
- Le montant de votre pension dépend de vos revenus déclarés et du nombre de trimestres validés.
- Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, il faut avoir validé entre 166 et 172 trimestres (selon votre année de naissance).
Exemple : un consultant indépendant qui déclare 40 000 € de revenu annuel validera 4 trimestres par an (le maximum possible), dès lors qu’il dépasse le seuil minimum de cotisation.
Régime complémentaire
En plus de la retraite de base, les indépendants cotisent à une retraite complémentaire obligatoire, selon leur catégorie professionnelle :
- Artisans et commerçants → régime complémentaire SSI.
- Professions libérales → caisse spécifique (CIPAV, CNBF pour les avocats, etc.).
C’est un système par points : vos cotisations se transforment en points qui détermineront le montant de votre pension complémentaire
3) Estimer vos besoins à la retraite
Avant de planifier, il faut savoir où vous voulez aller :
- Demandez vos relevés de carrière (retrouvé via le site officiel Info-Retraite) pour vérifier les trimestres acquis et les périodes manquantes.
- Estimez ce que pourraient être vos pensions (base + complémentaire) selon votre profil et vos revenus actuels.
- Comparez avec vos dépenses probables à la retraite : logement, santé, charges courantes, loisirs, aide éventuelle à la famille.
4) Les leviers pour améliorer votre retraite
Voici les leviers concrets à activer pour augmenter le montant global de votre retraite :
Épargner via un PER (Plan Épargne Retraite) individuel
- Le PER a remplacé les anciens contrats Madelin pour ce qui est de la retraite supplémentaire.
- Avantages : versements volontaires déductibles de votre revenu imposable dans certaines limites.
- Pour un TNS (BIC/BNC ou gérant majoritaire) : plafond de déduction = environ 10 % du bénéfice imposable + 15 % de la fraction du bénéfice entre 1 et 8 PASS. Ces plafonds évoluent.
- Flexibilité : vous pouvez adapter vos versements selon vos revenus (ceux des indépendants pouvant fluctuer).
Exemple : un graphiste indépendant qui épargne 200 € par mois sur un PER dès ses 35 ans pourra se constituer un capital significatif à 62 ans, venant compléter sa pension.
Compléter par d’autres formes d’épargne ou actifs
- Assurance-vie : souple, pour diversifier.
- Immobilier (résidence principale ou locatif) : sécuriser une part non soumise aux aléas des marchés financiers.
- Constituer une trésorerie ou “coussin” pour couvrir les baisses de revenus ou couvrir les périodes sans cotisation suffisante.
Prévoyance et protection
- Contrats de prévoyance (incapacité, invalidité, décès) : pour que des évènements imprévus ne déséquilibrent pas votre épargne retraite.
- Santé / mutuelle / complémentaire : parce que les dépenses de santé augmentent souvent à la retraite.
5) Simuler, surveiller, ajuster
Un bon plan retraite, c’est un plan vivant.
- Utilisez les simulateurs officiels (Info-Retraite, simulateurs de PER, de caisses professionnelles) pour voir l’impact de vos choix.
- Vérifiez régulièrement les lois, les réformes, les taux de cotisations. Par exemple, l’évolution de l’assiette unique en 2025 modifie ce que vous payez… et ce que vous cotisez.
- Ajustez vos versements, contrats et stratégies au fil des années (revenus, vie familiale, situation fiscale).
6) Conseils pratiques pour agir dès maintenant
Voici ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui pour préparer efficacement votre retraite :
- Faire le point après 40 ans : c’est souvent un moment déclencheur pour définir ses objectifs retraite.
- Utiliser les plafonds peu utilisés de votre PER : si vous n’avez pas maximisé vos versements dans les années précédentes, cela peut se rattraper.
- Considérer d’acheter sa résidence principale tôt si cela est possible, pour éviter les loyers à la retraite. Generali le mentionne comme un levier pour les TNS.
- Bien choisir le moment de départ à la retraite pour éviter les décotes, si vous ne réunissez pas encore tous les trimestres requis.
En résumé
- 2025 marque une étape majeure : assiette unique pour les cotisations, réforme retraite, âge légal, durée.
- Pour un TNS, cela implique de cotiser “mieux” (revenus, régularité), mais aussi d’agir sur l’épargne retraite pour compenser les écarts.
- Épargner via un PER, surveiller ses trimestres, anticiper les changements : ce sont les piliers d’une retraite sereine.
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